accueil et sommaire de ce blog
kouba du cimetière de Marseille, 1945
Histoire de l'islam en France
1830-1962
cimetière musulman de l'île Sainte-Marguerite, au large de Cannes, XIXe siècle
- 1 - France du XIXe siècle
- 2 - Mosquée du Père-Lachaise
- 3 - Île Sainte-Marguerite
- 4 - Projet de mosquée à Paris, 1846
- 5 - Projet de mosquée à Paris, 1895
- 6 - Musulmans et Première Guerre mondiale
- 7 - Kouba de Nogent-sur-Marne
- 8 - Mosquée de Paris
- 9 - Si Kaddour ben Ghabrit
- 10 - Années 1920 et 1930
- 11 - Islam à Marseille
- 12 - Mosquée de Fréjus (Var)
- 13 - Musulmans de métropole sous l'Occupation
- 14 - Années 1950 et 1960
- 15 - Un islam et une culture de l'exil
- 16 - Le traitement de l'islam en métropole (1914-1950)
- 17 - Islam et guerre d'Algérie en métropole
- 19 - Publications Michel Renard et bibliographies
- 20 - Histoire de l'islam en France (livres)
- 21 - Colonel Chérif Cadi (1867-1939)
Articles spéciaux sur le blog Études Coloniales
- Le religieux musulman et l'armée française (1914-1920)
- Mosquée 1916, kouba 1918, mosquée 1920 : Le sacrifice monumentalisé
un blog de Michel Renard
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La présence musulmane en France est l'enfant de la conquête coloniale de l'Algérie. Des prisonniers de l'île Sainte-Marguerite, entre 1841 et 1884, aux premiers émigrés kabyles d'avant 1914 et jusqu'aux contingents de Nord-Africains des années 1950 et 1960, les Algériens représentent l'élément humain le plus nombreux qui reproduit en exil les pratiques religieuses musulmanes.
Sans ostentation et sans le secours de ses clercs savants, l'islam des ouvriers et petits marchands d'Algérie en France s'est exprimé par la prière et les fêtes rituelles, par le jeûne du mois de Ramadan, par la solidarité communautaire, par l'exaltation d'une identité perçue comme momentanément dominée mais riche de son passé idéalisé.
Jusqu'au début des années 1970, il est resté massivement un islam du rite et de la foi, plutôt extérieur aux formulations politiques qui étaient accaparées par l'organisation nationaliste (Étoile Nord-Africaine, puis PPA et MTLD, avant le FLN). L'expérience du mouvement des Oulémas en métropole (1936-1938) est ainsi restée sans beaucoup d'impact.
Mais l'islam de métropole ne doit pas qu'à l'Algérie. Ses manifestations architecturales, qu'elles soient funéraires ou sanctuarisées avec quelques édifices du culte, relèvent d'initiatives institutionnelles : après l'ambassade ottomane à Paris qui obtient l'enclos musulman et la «mosquée» dans le cimetière du Père-Lachaise (1857), l'armée française est à l'origine d'une attention généralisée aux rituels d'inhumation musulmans à partir de l'automne 1914, et ensuite par la réalisation mémorialo-commémorative des nécropoles militaires et des carrés musulmans dans les cimetières.
La Mosquée de Paris, élément phare de l'islamophilie française, trouve ses origines dans le croisement des intérêts diplomatiques de la France en tant que «grande puissance» arabo-musulmane, et des projets de milieux indigénophiles attachés au respect des croyances religieuses des Arabes musulmans qu'ils soient sujets ou protégés du domaine colonial.
L'Institut musulman de la Mosquée de Paris (1926) s'est incarné, jusqu'en 1954, dans la figure emblématique de Si Kaddour ben Ghabrit, né algérien, entré dans la carrière diplomatique comme agent du quai d'Orsay dès 1892, directeur du protocole du Sultan du Maroc et président de la Société des Habous des Lieux saints de l'Islam, première personnalité musulmane de métropole.
Michel Renard
mosquée de Fréjus, la "Missiri"
la Kouba de Nogent-sur-Marne, dans les années 1920
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- Michel Renard, auteur de deux contributions dans cet ouvrage collectif.
- commander l'Histoire de l'islam et des musulmans de France
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la Mosquée de Paris, 15 mai 2004
l'Hôpital franco-musulman, ouvert en 1935